Le Métavers, vraie révolution ou pétard mouillé ?

Si vous êtes comme moi un vieux de la vieille du monde informatique, lorsque vous avez entendu parler pour la première fois du Métavers et du monde virtuel selon Mark Zuckerberg, vous vous êtes peut-être dit : tiens, il vient de ressusciter 2nd Life (ou les SIMS, selon votre âge).
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Si vous êtes comme moi un vieux de la vieille du monde informatique, lorsque vous avez entendu parler pour la première fois du Métavers et du monde virtuel selon Mark Zuckerberg, vous vous êtes peut-être dit : tiens, il vient de ressusciter 2nd Life (ou les SIMS, selon votre âge).

Mais si vous êtes curieux, vous avez sans doute essayé d’en savoir plus, et il faut bien avouer que pour le moment, si vous vous êtes contenté de parcourir quelques articles de la presse généraliste, vous n’avez sans doute pas appris grand-chose de plus.

En réalité, il y a quelque chose de vrai dans la comparaison entre second life et le métavers, ne serait-ce déjà que parce que second life se présente aujourd’hui comme … un métavers !

Le principe de base de cette notion de Métavers, c’est avant tout celui d’un monde virtuel, en 3D, dans lequel on peut définir un avatar nous représentant et interagir avec d’autres avatars représentants nos amis ou nos relations professionnelles de la vie réelle. Donc, oui, en ce sens, cela n’a rien de révolutionnaire : Second life date de 2003, et les SIMS de 2000.

Là où les choses deviennent intéressantes, c’est que depuis cette époque, la technologie a évolué, les réseaux notamment ont progressé. Donc, dans un univers virtuel connecté, les actions, les mouvements, les échanges deviennent plus fluides. Par ailleurs, la réalité virtuelle a progressé, et les graphismes sont aujourd’hui de bien meilleure qualité. De plus, les prix des équipements comme un casque de réalité virtuelle ont énormément chuté. Il y a 15 ans, seuls quelques laboratoires spécialisés pouvaient s’offrir et utiliser ce type d’équipement. Aujourd’hui, ils sont disponibles pour quelques dizaines d’euros.

L’immersion est donc beaucoup plus réaliste.

Cela étant, vous vous dites peut-être que cela reste un gadget, un jeu dont on se lassera très vite. C’est possible, il est toujours difficile de se lancer dans des prédictions de ce que sera le futur, mais il y a sans doute quelques autres éléments à prendre en compte.

Parlons un peu de Facebook : en septembre 2021, ils ont annoncé prendre le nom de Meta, pour souligner leur investissement dans le Métavers. Or, Zuckerberg n’est pas un philanthrope. Son idée est donc clairement de gagner de l’argent dans une nouvelle forme de réseaux sociaux. Mais comment ?

Si l’on crée un nouveau monde, même plutôt un nouvel univers, l’idée est de pouvoir y faire des affaires, du business. D’ailleurs, l’idée n’est pas de créer UN nouvel univers, mais plutôt des multitudes d’univers virtuels connectés entre eux et échangeant des biens et des données.

C’est là qu’entre en scène les NFT, Non Fungible Tokens, autrement dit des certificats de propriétés digitaux. Jusqu’à présent, on a surtout entendu parler des NFT pour évoquer ces certificats vendu assurant la propriété du 1er échange Whatsapp ou du 1er Tweet envoyé. Des traces d’histoire, en somme. Mais on a vu aussi des NFT garantissant la propriété d’une œuvre d’art dans le monde virtuel. Et qui dit propriété dit échange économique.

Ajoutons que les NFT sont basés sur les blockchains, comme les cryptomonnaies. On peut donc imaginer de les acheter (avec des bitcoins, par exemple), de les revendre, de les échanger, etc. Il s’agit donc de véritables objets virtuels que l’on pourra utiliser dans le Métavers.

Ou plutôt dans les Métavers, car rien n’empêche d’imaginer de les échanger d’un environnement virtuel à un autre. D’autant plus que pour le moment, l’accès au Métavers se fait grâce à des applications multiples. Il n’existe pas de navigateurs permettant d’accéder à l’ensemble des fonctionnalités existantes, à l’instar d’un Chrome ou d’un Firefox permettant d’accéder à un site Internet.

Cela étant dit, quelles usages peut-on concrètement imaginer pour le ou les métavers ? Et quelles différences par rapport à ce qui a commencé à exister dans les années 2000 ? Et que vient faire Facebook là-dedans ?

Fondamentalement, l’idée reste de proposer des échanges sociaux immersifs à distance. Et avec les NFT, toutes les formes d’échanges sociaux. Y compris ceux impliquant des échanges financiers, des paiements donc.

Et là, on comprend mieux les ambitions de Facebook. Pardon, de Meta… Car les échanges sociaux sont quand même leur cœur de métier. Je ne vais donc pas revenir sur toutes les propositions existantes, des réunions à distance (en immersion) aux formations, en passant par les concerts, spectacles, visites de musées, etc. Bref, tout ce qui implique des échanges interpersonnels.

Et pourquoi cela marcherait mieux aujourd’hui qu’il y a 20 ans ? D’abord pour des raisons technologiques évidentes, nous en avons déjà parlé.

Ensuite, parce que nous avons évolué sur le sujet, tous autant que nous sommes. Que nous le voulions ou non, nous échangeons bien davantage à distance aujourd’hui. Qui aujourd’hui n’est pas amené, régulièrement ou non, à participer à des réunions à distance ?

La grande nouveauté, c’est donc qu’aujourd’hui, nous avons les usages en entreprise.

Pour finir, comment se préparer, quelles formations peuvent être pertinentes ? De nombreuses compétences sont nécessaires pour faire fonctionner ces mondes virtuelles. On peut citer déjà tout ce qui concerne l’infrastructure informatique. Il faut davantage de spécialiste, d’avantage d’administrateurs.

Ajoutons ensuite les compétences liées à la sécurité des données et des accès. C’est d’ores et déjà un domaine d’actualité, cela le sera encore davantage si l’on imagine une économie reposant de plus en plus sur ces concepts.

Enfin, bien sûr, tout ce qui concerne les blockchains sera de plus en plus demandé. Pas seulement pour les cryptomonnaies, mais aussi parce que cette technologie permet de gérer l’échange de biens dans les métavers.

Comme toujours avec ces technologies émergentes, la formation est une clef.

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