Le reskilling IT, ou comment combler le déficit de compétences !

Selon une étude du Forum économique mondial, l’écart entre les compétences exigées par les entreprises et celles des candidats à l’emploi continuent de se creuser. Ce constat se traduit par des difficultés majeures à recruter dans un contexte de pénurie des talents, mais aussi par des difficultés d’accès au marché du travail pour les candidats. Dans ce contexte, le reskilling et la POEi s’imposent comme des leviers décisifs, à la fois pour les entreprises et les salariés. Décryptage avec Booster IT !

POEi et reskilling : de quoi parle-t-on exactement ?

Lancée en France dans le cadre de la réforme du service public de l’emploi, la POEi, ou Préparation Opérationnelle à l’Emploi individuelle vise à faciliter l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi en les formant à des compétences massivement recherchées sur le marché du travail. Ce dispositif financé par Pôle Emploi a été développé en partenariat avec les entreprises qui ont des difficultés récurrentes de recrutement.

De son côté, le reskilling est un processus d’apprentissage qui vise à doter les professionnels de compétences nouvelles et pertinentes pour répondre aux besoins du marché de l’emploi. Dans le secteur IT, le reskilling permet de combler l’écart croissant entre les compétences exigées et celles dont disposent les travailleurs.

Vous l’aurez compris, la POEi et le reskilling partage plusieurs communs et visent le même objectif : favoriser l’insertion et l’évolution professionnelle… mais ils présentent une différence majeure :

• Le reskilling concerne principalement les salariés en poste qui cherchent à acquérir de nouvelles compétences pour s’adapter aux évolutions du marché et aux besoins de leur entreprise. Il peut être initié par l’employeur ou par l’employé lui-même, et peut être financé par l’entreprise ou par des dispositifs de financement de la formation professionnelle.
• La POEI, quant à elle, cible spécifiquement les demandeurs d’emploi en leur proposant des formations adaptées aux besoins des entreprises qui s’engagent à les recruter. La POEI est financée par Pôle Emploi et est mise en place en partenariat avec les entreprises partenaires.

Les chiffres qui plaident pour l’urgence du reskilling dans l’IT

Selon une étude McKinsey, 60 % des métiers subiront l’impact des technologies numériques dans un avenir proche. A l’horizon 2030, 30 à 40 % de leurs tâches quotidiennes seront automatisées… et ces prévisions n’avaient pas pris en compte l’essor « soudain » des technologies d’IA conversationnelle comme ChatGPT d’OpenAI ou Bard de Google.

Une autre enquête signée ATD estime que 56 % des entreprises craignent de perdre en compétitivité en raison du manque de compétences. Selon la même étude, 53 % des actifs estiment que leur métier sera bouleversé par l’automatisation dans les dix années à venir.

De son côté, Gartner estime que 65 % des entreprises du B2B auront fini de migrer vers un modèle décisionnel 100 % basé sur la Data à l’horizon 2026, délaissant ainsi le flair et l’intuition. Les entreprises qui manqueront le coche accuseront un retard de deux ans sur leur marché.

Le Forum économique mondial s’est lui aussi penché sur la métamorphose digitale que connaît l’environnement professionnel. Dans une enquête récente, l’organisme indique que 50 % des collaborateurs devront probablement « se recycler » d’ici 2025. « Il faut agir dans l’urgence pour que le déficit des compétences cesse de se creuser », peut-on lire dans le rapport. Mieux : les initiatives de perfectionnement et de requalification à grande échelle peuvent créer jusqu’à 5,3 millions d’emplois à l’horizon 2030, pour une valeur de 6 500 milliards de dollars à l’échelle mondiale.

Reskilling IT : un puissant levier de performance pour les entreprises… et les salariés !

Le reskilling IT présente des avantages concrets et tangibles pour les entreprises et les salariés, notamment dans un secteur en constante évolution comme celui des technologies de l’information. Voici quelques exemples concrets.

Pour les entreprises

1. Combler les lacunes en compétences : face à la pénurie de talents et à l’obsolescence rapide des compétences IT, le reskilling permet aux entreprises de combler leurs besoins en capital humain et en compétences clés pour stimuler leur croissance.
2. Accroître la compétitivité : les entreprises qui investissent dans le reskilling de leurs salariés sont mieux équipées pour répondre aux défis du marché et saisir les opportunités de leur environnement. Elles sont également mieux armées pour viser l’excellence opérationnelle et innover.
3. Fidéliser les collaborateurs : le reskilling permet aux entreprises de montrer leur engagement envers le développement professionnel de leurs talents, favorisant leur fidélisation mais aussi leur motivation.
4. Améliorer la marque employeur, pour attirer les meilleurs talents et bénéficier d’un bel avantage compétitif.
5. Réduction des coûts : le reskilling peut être plus rentable que l’embauche de nouveaux salariés. Les collaborateurs « reskillés » connaissent l’entreprise, sa culture, son offre, son marché, ses clients.

Pour les salariés

1. Amélioration des perspectives de carrière : en acquérant de nouvelles compétences, les collaborateurs peuvent accéder à de meilleures opportunités professionnelles, à des postes plus intéressants et à des salaires plus élevés au sein de leur entreprise ou dans d’autres organisations.
2. Sécurité de l’emploi : en développant constamment leurs compétences, les salariés préservent ou augmentent leur employabilité et restent compétitifs sur le marché du travail. Selon Randstad, 21 % des salariés se disent prêts à renoncer à 10 % de leur salaire en échange d’une sécurisation de leur emploi actuel.
3. Épanouissement professionnel : le reskilling permet aux salariés d’explorer de nouveaux domaines d’intérêt et d’acquérir des compétences dans des technologies de pointe comme l’intelligence artificielle, le cloud computing ou la cybersécurité. Cette dynamique d’amélioration continue peut contribuer à un sentiment d’accomplissement et d’épanouissement.
4. Adaptabilité et flexibilité : les collaborateurs formés à l’IT peuvent s’adapter aux changements et aux défis auxquels l’entreprise est confrontée, et jouer ainsi un rôle dans sa transformation digitale.

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