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Formation, la nouvelle donne

Pendant très longtemps, en France, la formation professionnelle a peu évolué. Certes, de nombreuses lois sont venues rythmer le quotidien des Responsables Formations, mais jusqu’en 2020, en entreprise, si l’on parlait de formation, en pratique, on parlait de stages.
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Bon, vous vous en doutez, cette entrée en matière est un peu provocatrice. Je dois évidemment reconnaître que les formations sur ordinateurs (les CBT, Computer Based Training) ne datent pas d’hier, que les formations en ligne existent pratiquement depuis que le web existe, et que si l’on veut remonter encore plus loin dans le temps, les spécialistes de la formation en langue utilisent des formats multimédias et asynchrones depuis de nombreuses années.

Mais c’est bien le point que je voulais souligner ici : quoique ces modalités existent depuis fort longtemps, pour autant, elles ne se sont pas développées énormément.

En tout cas pas autant qu’on aurait pu le penser.

Et même les formations en ligne, les classes virtuelles ou les webinaires ne sont pas des nouveautés récentes. Il y a plus de vingt ans, chez Sun Microsystems, nous avions testé cette modalité, et nous n’étions évidemment pas les seuls. Toutes les entreprises technologiques voulaient voir ce que cela donnait.

Lorsque je m’occupais de la formation des partenaires chez Microsoft, nous programmions régulièrement des webinaires, plus ou moins interactifs, pour présenter les nouveautés de telle ou telle application ou de telle ou telle version. Pour cela, nous utilisions l’une de nos solutions : Lync en l’occurrence, par la suite renommée Skype Enterprise.

Il est donc clair que ces modalités différentes existent depuis très longtemps. Alors pourquoi n’étaient-elles pas si répandues ?

Une vision passéiste de la formation

Plusieurs raisons peuvent être invoquées :

  • Des raisons techniques tout d’abord : pour certains, la technologie n’était pas très au point jusqu’à ces dernières années ; les plateformes de classes virtuelles étaient peu performantes, et manquaient de fonctionnalités.
  • Des raisons légales : il était plus facile de faire reconnaître un stage présentiel au titre de la formation professionnelle que toute autre solution.
  • Des raisons psychologiques : pour les apprenants, les solutions de formation asynchrones ne correspondaient pas à des vrais formations.

En réalité, si ces éléments ont pu jouer, la principale raison venait de l’approche de ces solutions différentes par tous les acteurs de la formation professionnelle. Tous autant que nous sommes, Responsables formations, formateurs, Organismes de Formation avions une vision un peu passéiste de la formation. Et puis pourquoi changer, puisque cela marchait ?

Nos catégories de formations étaient simples :

Les webinaires et les classes virtuelles ? Parfaits pour les formations courtes, les transmissions d’informations descendantes, vers un grand nombre de participants passifs.

Les formations asynchrones, Elearnings et tutoriels ? Parfaits pour les formations réglementaires, même si les apprenants ne sont pas motivés, ou l’apprentissage d’un savoir-faire court.

Dans toutes les autres situations, une formation en présentielle de quelques jours consécutifs étaient la solution.

Et puis la pandémie est arrivée.

Le choc de 2020

Avec la pandémie, il a bien fallu trouver de nouvelles manières de se former, puisque l’on ne pouvait plus se déplacer, et qu’il devenait difficile de se rencontrer. Donc, on a multiplié les formations à distance.

Par obligation, on est passé du tout présentiel au tout distanciel.

Alors bien sûr, pour certains sujets, ce n’était pas approprié, mais nous étions tous conscient que la société dans son entier fonctionnait en mode dégradé. De ce fait, pour la formation, il s’agissait d’un moindre mal. D’ailleurs, concrètement, il faut bien le dire, par rapport à d’autres secteurs d’activité, la formation professionnelle ne s’en n’est pas si mal sorti que cela.

Mais je crois que cela nous a tous permis de prendre conscience d’un certain nombre de faits :

  • Les apprenants n’ont aucun problème avec les formations à distance. Ils peuvent même y être plutôt favorable. Ce n’est pas la modalité qui a un effet sur leur motivation, mais bien le sujet. En clair, s’ils se sentent concernés par le sujet, la modalité n’est pas un souci.
  • La formation professionnelle reconnait tout à fait ces modalités différentes. D’ailleurs, depuis 2018, le code du travail définit une formation comme étant un parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel pouvant se dérouler tout ou partie à distance ou en situation de travail[1]. Donc, il n’existe pas d’obstacle à faire reconnaître une formation à distance, synchrone ou asynchrone, comme une formation professionnelle.
  • Du point de vue pédagogique, une formation composée de plusieurs demi-journées espacées dans le temps, avec des alternances de modalités différentes, est souvent plus efficace qu’un stage de plusieurs jours consécutifs. Et ça, les outils des formations à distance nous permettent plus facilement de le gérer.
  • Les solutions techniques sont plutôt au point : aujourd’hui, les plateformes de formations à distance fonctionnent bien, offrent des performances tout à fait suffisantes pour les plupart des apprenants, et permettent de mettre en place des formations sur un grand nombre de sujets.

Alors maintenant que la vie reprend son cours petit à petit, que va-t-il rester de tout cela ?

Les solutions d’apprentissage aujourd’hui

On s’en doute, tout ne va pas redevenir comme avant. Du point de vue de la formation professionnelle, la pandémie ne semble pas devoir être une simple parenthèse. Un certain nombre de nouveautés sont apparues, et vont sans doute rester durablement.

Bien sûr, on ne peut être sûr de rien, mais voici mon top 4 :

  • Les formations à distance vont rester pour un certain nombre de sujets. Pas pour tous, bien sûr, il existe beaucoup de situations où ce n’est pas une bonne idée. En revanche, il en existe beaucoup d’autres pour lesquelles elles fonctionnent parfaitement. Les apprenants se sont habitués, ils adoptent de bons réflexes désormais, les formateurs se sont entrainés, ils ont adapté leurs formations.
  • Les outils numériques vont se multiplier. Aujourd’hui, il est facile de trouver des outils numériques pour animer nos formations : les outils de questionnaires, de sondage ou de jeux sont disponibles facilement et gratuitement sur Internet. Les formateurs vont s’y habituer davantage, et les utiliser de plus en plus.
  • Les formations asynchrones ne seront plus réservées aux formations réglementaires. Pour certains apprentissages, elles peuvent offrir une alternative intéressante, surtout si elles sont insérées dans des parcours de formation. En effet, rares sont ceux qui croient encore qu’elles peuvent se suffire à elle-même.
  • Les parcours de formation vont se généraliser. On ne peut plus concevoir un apprentissage comme une formation présentielle de plusieurs jours consécutifs. Avec le distanciel, il est plus facile de mettre en place des sessions courtes, et cela fonctionne mieux. Un apprentissage peut désormais plus facilement être construit comme du partage de connaissance en présentiel ou en distanciel, suivi par des sessions d’entrainement, puis par des mises en situations.

Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve. Il est toujours difficile de faire des prédictions, et beaucoup de choses peuvent encore évoluer. Ainsi, que penser des progrès de l’intelligence artificielle ? Le Metavers s’invitera t’il en formation ? Difficile de répondre à l’heure actuelle.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, lorsque l’on parle de formation professionnelle, ce n’est plus uniquement le stage qui nous vient à l’esprit, mais plutôt des combinaisons de solutions d’apprentissage choisies en fonction de leur efficacité dans une situation donnée.

Personnellement, je trouve que c’est plutôt une bonne nouvelle.

[1] Article L6313-1 du code du travail

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